> Dans l'Unique et sa propriété, Max Stirner développe une doctrine individualiste et anarchiste. L'Unique, l'individu déployant pleinement son moi, est la seule source de valeurs. Dans cette perspective, il faut distinguer l'insurrection égoïste, propre à l'individu, de la révolution politique et sociale, qui lui est infiniment inférieure.
Quant à l'Etat, il assujettit l'individu et l'enchaîne.
Max STIRNER, L'Unique et sa propriété, 1845.L'Etat ne poursuite jamais qu'un but : limiter, enchaîner, assujettir l'individu, le subordonner à une généralité quelconque. Il ne peut subsister qu'à condition que l'individu ne soit pas pour soi-même tout dans tout ; il implique de toute nécessité la limitation du moi, ma mutilation et mon esclavage. Jamais l'Etat ne se propose de stimuler la libre activité de l'individu ; la seule activité qu'il encourage est celle qui se rattache au but que lui-même poursuit.
L'Etat cherche, par sa censure, sa surveillance et sa police, à enrayer toute activité libre ; en jouant ce rôle de bâton dans les roues, il croit (avec raison d'ailleurs, car sa conservation est à ce prix) remplir son devoir. L'Etat veut faire de l'homme quelque chose, il veut le façonner ; aussi l'homme, en tant que vivant dans l'Etat, n'est-il qu'un homme factice ; quiconque veut être soi-même est l'adversaire de l'Etat et n'est rien. "Il n'est rien" signifie : l'Etat ne l'utilise pas, ne lui accorde aucun titre, aucun emploi, aucune commission, etc.